Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/131

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indignée à son tour ; quoi ! vous pourriez avoir le moindre soupçon… — Aucun, repartit-il ; je n’en ai jamais eu, et n’en aurai jamais. Je veux savoir, je veux avoir des preuves convaincantes. Postillon, allez à la place de Saint-James ; vous arrêterez chez M. Delvile. Je ne tarderai pas, Madame, à vous y rejoindre. — Non, arrêtez, postillon, s’écria Cécile effrayée, laissez-moi descendre ; je prétends m’expliquer à l’instant. — Cela ne se peut : je vous suivrai dans un moment… Allez, postillon : — Non, non… je n’irai point… je n’ose pas vous quitter… Cruel Delvile !… que soupçonnez-vous.

Cécile, s’écria t-il en posant la main sur la portière de la voiture, je vous ai toujours crue aussi pure qu’un ange ; je vous jure, par ce qu’il y a de plus sacré, que je pense encore de même, malgré les apparences… et tout ce qu’on pourrait dire… Soyez tranquille, vous me revenez bientôt : en attendant, prenez cette lettre que j’allais vous