Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/139

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portier qui lui demandait ce qu’elle voulait qu’il fît, ou au cocher, qui attendait qu’elle lui apprît en quel endroit elle voulait qu’il la conduisît. Voir M. Delvile sans son fils, et contre sa défense, lui paraissait peu prudent ; et cependant, où pouvait-elle aller pour rencontrer Delvile ? Comment la trouverait-il, si elle se rendait chez madame Hills ? Et dans quelle autre maison pouvait-elle se flatter d’être reçue à une heure si indue ?

Après s’être un peu remise de son trouble, elle hasarda, quoique d’une voix mal assurée, de demander si le jeune M. Delvile n’avait point paru. Oui, Madame, répondit le portier : nous l’avions cru hors du royaume ; mais il n’y a qu’un moment qu’il a passé ici, et qu’il a demandé si une dame n’y était point venue. Il n’a pas voulu rester, ni même voir mon maître, auquel nous n’avons pas osé apprendre son arrivée. Cette réponse lui rendit la vie ; et voyant qu’il l’avait cherchée, elle ne redouta plus aucune violence de sa part. Elle