Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/160

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plumes qui ornaient son chapeau étaient brisées et prêtes à tomber, quelques-unes lui couvraient le visage, d’autres pendaient sur ses épaules.

Pauvre femme ! s’écria Albani en s’approchant d’elle, depuis quand est-elle dans cet état ? Elle tressaillit à cette nouvelle voix ; elle regarda autour d’elle ; mais quelle ne fut pas la surprise d’Albani, après qu’il l’eut reconnue !… Il recula d’effroi… il avança… il avait peine à en croire ses propres yeux… il la fixa attentivement… se tourna ensuite vers la maîtresse de la maison, et examinant tout ce qui l’entourait, il leva les mains au ciel : Ô triste et lamentable spectacle ! la vertueuse, la généreuse protectrice des indigents, celle qui les nourrissait !… Juste ciel ! se peut-il que ce soit là Cécile ? Celle-ci se le rappelant imparfaitement, quoiqu’elle ne l’entendît pas, tomba à ses pieds, et s’écria en tremblant : Oh ! s’il est encore possible de le sauver, s’il respire encore… allez le joindre, courez après lui ; vous ne tar-