Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/19

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il, la maîtresse de sa manière de penser, et a jugé des choses par elle-même. Lorsqu’elle s’est opposée avec tant de chaleur à notre union, elle se trouvait alors du même avis que son mari, et c’est ce qui a fait qu’ils ont été d’accord. Mon père, inébranlable et sévère de son naturel, conserve obstinément les préjugés qu’il a une fois adoptés : ma mère, aussi généreuse que vive, aussi noble que fière, cède facilement à la conviction, et n’est pas plutôt persuadée, qu’elle l’avoue ingénuement ; et voilà ce qui les a brouillés. Je puis me flatter que mon père me pardonnera ; mais je ne dois m’attendre à nulle condescendance de sa part : quant à ma mère, je peux en attendre tout ce que je dois m’en promettre ; car en lui passant un peu de vivacité, vous lui trouverez toutes les qualités qui honorent le plus l’humanité.

Cécile, dont l’attachement et le respect pour madame Delvile étaient on ne peut pas plus sincères, et qui aimait dans le fils cet enthousiasme pour sa mère, joi-