Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/193

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emmenait après cela ; mais revenant subitement sur ses pas : peut être, dit-il, ne la reverrai-je plus ? n’est-il donc pas juste que je prie pour elle ? Que le changement qu’elle éprouve dans ce moment est grand et terrible ! que les révolutions humaines sont des choses frivoles en comparaison !… Venez, pauvres petits enfants, venez. Elle vous a souvent comblés de ses dons, comblez-la à votre tour de bénédictions. Allons, prosternons-nous autour de son lit ; prions tous ensemble pour elle ; levez vos innocentes mains, et je parlerai au nom de tous. Il les fit mettre à genoux, et s’y étant mis lui-même avec Henriette et Marie qui l’imitèrent : charmante fleur, s’écria-t-il, cueillie avant le temps, et que les chagrins ont fannée, mais qui a conservé tout son parfum, que ta fin ne soit point douloureuse, car ta vie n’a jamais été souillée par le crime. Puissent tes peines être légères, toi dont les péchés ont été si peu nombreux ! Regardez-la, mes enfants, et ne l’oubliez jamais ; je vous