Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/212

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pénibles, mes courses inutiles, les tourments de l’incertitude, l’excès de mon désespoir !… Belfield lui-même, lorsque je le rencontrai le lendemain, fut si affecté de ma douleur, qu’il supporta patiemment tous mes torts et mon injustice à son égard. Sensible, noble jeune homme ! non jamais je ne perdrai le souvenir de sa généreuse patience. Cher docteur, ajoutait-il, allez trouver ma Cécile, instruisez-la de tout ce que vous venez d’entendre, essayez (personne n’en est plus capable que vous) de l’appaiser par le récit de mes souffrances, que vous aurez cependant soin de ne pas exagérer, de peur qu’elle n’en soit trop affectée. Après cela si elle pouvait consentir à me voir, si elle daignait me tendre sa charmante main, en signe de paix et de pardon… Ô mon cher docteur, vous qui en conservant sa vie, avez sauvé la mienne, procurez-moi ce moment délicieux, et tous les maux que j’ai soufferts seront oubliés.

Il faut, Monsieur, répondit M. Lyster,