Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/219

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Cécile, qui en fut informée, résolut d’écrire à ce faux ami, dont la maladie longue et douloureuse, jointe au renversement total de ses espérances, lui faisait croire qu’il consentirait peut-être à réparer le mal qu’il lui avait fait. Voici la lettre qu’elle lui adressa :


À Monsieur Monckton.

« Je ne vous écris point, Monsieur, pour vous faire des reproches ; les malheurs qui ont été la suite des mauvais services que vous m’avez rendus, et dont vous entendrez peut-être un jour parler, les rendraient superflus. Je vous écris uniquement pour vous prier de vous borner au tort que vous m’avez déjà fait. Si, avant mon mariage, vous avez cherché à me décrier par les impressions défavorables que vous avez données sur mon compte à la famille Delvile, je me flatte qu’actuellement que j’y suis entrée, vous aurez trop d’honneur et d’équité pour refuser de m’en justifier pleinement, et de faire