Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/39

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cette confidence M. Monckton, dont la conduite à son égard lui avait déplu, et en qui Cécile même n’avait plus que très-peu de confiance. Il avait eu recours, comme auparavant, à M. Singleton, ce même jurisconsulte qui lui avait servi de père pour la conduire à l’église. Madame Delvile n’était pas assez bien pour assister à la cérémonie, et Delvile n’aurait jamais désiré qu’elle eût bravé aussi publiquement la volonté de son père.

Cécile donna alors de nouveaux regrets à la mort de son amie madame Charlton, dont la présence dans une occasion aussi importante l’aurait rassurée et soutenue. Elle n’avait personne de son sexe à qui se confier ; et sentant une répugnance invincible à se rendre à l’autel seule avec des hommes, elle accepta les offres de la femme-de-chambre de madame Delvile, qui se présenta pour l’y accompagner. Cette femme était depuis plusieurs années à son service : sa maîtresse l’aimait, et en faisait le plus grand cas.

Ces arrangements, ainsi que plusieurs