Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/61

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et l’y recevoir. Je veux seulement vous dire adieu, et partir.

Cécile ne lui répondit pas un mot, son étonnement et sa confusion augmentant de plus en plus. Vous êtes rêveuse, lui dit-il avec tendresse ; seriez-vous malheureuse, charmante Cécile ? Ô la plus charmante des femmes ! si j’avais contribué à vous rendre infortunée !… Cependant je dois… cela est inévitable. Ô Delvile, s’écria-t-elle, en s’armant de courage, pourquoi ne voulez-vous pas me parler franchement ? Vous n’êtes pas dans votre assiette ordinaire ; ne saurais-je point ce qui vous inquiète ? Ne me sera-t-il pas permis de vous exprimer la crainte que j’ai que quelque chose ne vous ait causé de la peine ? Vous êtes trop bonne, lui repartit-il, il y aurait de la barbarie à vous affliger. — Pourquoi non ? s’écria-t-elle avec plus de fermeté, ne dois-je pas me soumettre à la destinée imposée à tous les humains ? Dois-je me flatter que le cours or-