Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/78

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dant toute sa sensibilité, elle ne retint plus ses larmes, et son cœur en reçut le soulagement dont il avait besoin. Jamais Delvile n’avait été plus flatté des marques de son affliction, qu’il le fut en voyant couler ses précieuses larmes. La tendresse et les consolations de Delvile ne servaient qu’à les augmenter. Cécile rappelant enfin toute sa fermeté, se reprocha le peu de courage qu’elle avait témoigné ; elle l’assura qu’il pouvait compter qu’elle aurait plus de force d’esprit, et le pria de penser, et de mettre ordre à ses affaires.

Delvile lui-même avait peine à recouvrer sa présence d’esprit : l’état affreux où il avait vu Cécile pendant quelques instants, avait fait sur lui plus d’impression que la scène tragique à laquelle il avait eu part : Cécile qui se trouva plutôt que lui en état de réfléchir et de délibérer, lui dit : ah ! Delvile, je réclame votre indulgence. Le saisissement me rendait incapable de vous donner aucun conseil. Au nom de Dieu, ne vous pres-