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INTRODUCTION À L’HISTOIRE

Les habitants, nommés Puṇḍras dans Manu[1], passent pour des Kchattriyas déchus ; et Lassen[2] remarque judicieusement l’analogie d’origine qui existe entre ce nom, qui désigne une espèce de canne à sucre rouge, et celui de Gâuḍa, autre dénomination d’une partie du Bengale, qui désigne la mélasse extraite de la canne à sucre. Le même savant a fait voir par le rapprochement de deux passages du Vichṇu purâṇa[3] et d’un vers du Trikaṇḍa çêcha[4], que cette dénomination géographique est employée avec une extension plus ou moins considérable dans ces divers textes. J’ajoute, en ce qui touche le nom de Puṇḍra vardhana, lequel signifie « qui fait prospérer les Puṇḍras, » que le mot de Vardhana rappelle celui de Vardhamâna ou Bardhwân, « le pays qui prospère. » Ces noms sont des allusions manifestes à la grande fertilité de ces provinces. Cette partie du Bengale est nommée Pâuṇḍraka dans une inscription sanscrite de l’an 1136 de notre ère[5].

Page 359, quatrième alinéa, au mot Dharma vivardhana. — Il faut placer sous ce mot la note suivante, que j’ai omise à l’impression de cette partie de mon volume : « Ce prince est celui que Fa hian nomme Fa i, et dont on traduit le nom par avantage ou accroissement de la Loi. M. Rémusat avait fort ingénieusement conjecturé que le Fa i chinois devait être en sanscrit Dharma vardhana[6], nom qui se trouve dans les listes brâhmaniques ; notre texte confirme pleinement sa conjecture. J’ajoute que nous avons dans l’existence de ce nom de Dharma vivardhana, donné à un prince que la légende nomme Kunâla, un nouvel exemple de ce fait, que les Râdjas, ou plus spécialement les rois buddhistes, ont généralement porté deux noms, l’un qu’ils tenaient de leur naissance, l’autre qui était religieux ou politique. Ainsi Kunala est le nom que célèbre la légende, et Dharma vivardhana est le titre officiel ; car c’est sous ce dernier qu’il était encore connu du temps de Fa hian, au ve siècle de notre ère, et qu’il passait pour avoir gouverné dans le Gandhâra. Ce fait a ici d’autant moins lieu de nous surprendre, que le roi Açôka, père de Kunâla, paraît dans les inscriptions avec le nom de Piyadassi. »

Page 393, ligne 15. — La seconde des deux significations du mot Svabhâva, que j’expose dans mon texte, est parfaitement indiquée dans un passage du

  1. Mânava dharma çâstra, t. X, st. 44.
  2. Ind. Alterthumsk, t. I, p. 140 et 141.
  3. Vishṇ. pur., p. 177, note ; et 190, note.
  4. Trikaṇḍa çêcha, chap. II, st. 7.
  5. Journ. Asiat. Soc. of Bengal, t. VII, p. 50.
  6. Foe koue ki, p. 67.