Page:Burnouf - La Science des religions.djvu/161

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monies du culte, se cache sous les symboles, donne aux expressions dogmatiques leur sens, leur portée, et leur unité, s’épanouit enfin en doctrines morales, en pratiques et en conséquences de toute sorte, dont le génie des peuples et la nature des milieux suffisent pour expliquer la diversité.

Trois phénomènes ont frappé l’intelligence des Aryas, dès le temps où ils n’habitaient encore que les vallées de l’Oxus : ce sont le mouvement, la vie et la pensée. Ces trois choses, prises dans toute leur étendue, embrassent tous les phénomènes naturels sans exception, de sorte que, si l’on découvrait un principe qui les expliquât, ce principe devait donner à lui seul l’explication universelle des choses. Il faut seulement observer que la première condition à remplir était que ce principe fût une force réelle et non une abstraction ou une conception imaginaire, puisque les faits appartiennent tous à la réalité.

En regardant autour d’eux, les hommes d’alors s’aperçurent que tous les mouvements des choses inanimées, qui s’opèrent à la surface de la terre, procèdent de la chaleur ; la chaleur se manifeste elle-même soit sous la forme du feu qui brûle, soit sous la forme de la foudre, soit enfin sous celle du vent. Mais la foudre est un feu caché dans le nuage et qui s’élève avec lui dans les airs ; le feu qui brûle est, avant de se manifester, renfermé dans les matières végétales qui lui serviront d’aliment ; enfin, le vent se produit quand l’air est mis en mouvement par une chaleur qui le raréfie ou qui le condense en se retirant.

A leur tour, les végétaux tirent leur combustibilité du soleil, qui les fait croître en accumulant en eux sa chaleur, et l’air est échauffé par les rayons du soleil ; ce sont ces mêmes rayons qui réduisent les eaux terrestres en vapeurs invisibles, puis en nuages portant la