Page:Burnouf - La Science des religions.djvu/171

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signe est antérieur au christianisme ; il faut donc s’adresser ailleurs.

Or, il existe toute une classe d’écrits dont les exégètes de, notre temps ne se sont guère préoccupés : ce sont les rituels. Il existe une classe de faits qui s’accomplissent tous les jours parmi nous et qui semblent passer inaperçus : ce sont les rites, les pratiques du culte, en un mot les cérémonies des églises.

Les éléments du culte chrétien sont presque tous antérieurs à Jésus. Si l’on remonte au delà de notre ère, et qu’on lise la Bible, on verra que presque aucun d’eux ne se rencontrait dans le judaïsme ; que là où il paraît y avoir analogie, l’élément chrétien s’est séparé de l’élément mosaïque et s’est mis d’ordinaire en opposition avec lui, de peur que la confusion ne devînt possible ; on en conclura que ce n’est pas chez les Juifs qu’il faut chercher l’origine des rites et des symboles chrétiens, mais ailleurs, dans une civilisation étrangère aux Sémites.

Or, si l’on excepte la religion de l’ancienne Égypte, il n’y a, en dehors des Sémites, que les Aryens. Seulement, l’étude approfondie des symboles ne rattache pas le christianisme à la Perse aussi exclusivement que l’ont cru quelques savants : le livre de Zoroastre ne les explique pas suffisamment ; il faut aller jusque dans l’Inde pour trouver cette explication, cette « clé de la science, » comme dit l’Évangéliste. J’ajoute que, parvenue à ce point, la science voit se dérouler devant elle tout un horizon nouveau, occupé par les Indiens, les Perses et les chrétiens, et sur lequel le peuple Juif, rendu à ses proportions naturelles, n’occupe plus qu’un point imperceptible ; au delà des Indiens et des Perses apparaît non le Buddha, ni Zoroastre, ni même le Vêda, mais une doctrine âryenne primordiale d’où le Vêda, et Zoroastre, et après eux le christianisme, sont égale-