Page:Burnouf - La Science des religions.djvu/174

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tive se rapprochaient l’une de l’autre ; par un mouvement intérieur d’évolution, elles semblaient revenir à l’unité d’où elles s’étaient séparées ; mises en parallèle l’une avec l’autre, elles n’offraient plus aux savants alexandrins qu’un seul et unique système, dont la base était la réalité physique et dont le sommet s’élançait vers un panthéisme sans retour.

Est-ce de là que le christianisme est sorti ? Oui, pour la partie abstraite des dogmes sauf une influence sémitique dont on parlera ci-après. C’est, un premier pas vers la solution du problème. D’autres documents vont nous permettre de faire le dernier. En effet, s’il est établi, d’une part, que le fond des dogmes chrétiens procède du mazdéisme, et d’autre part que le mazdéisme est lui-même la forme iranienne d’une doctrine dont une expression antérieure se trouve dans le Vêda, il en faut conclure que le Vêda peut seul rendre compte à la fois des dogmes zoroastriens et chrétiens, et que c’est dans les hymnes du Vêda et non dans la Bible que nous devons chercher la source primordiale du christianisme.

Cette conclusion est-elle confirmée par l’étude comparative du Vêda et des livres chrétiens ? Elle l’est de la façon la plus complète, car non seulement les dogmes, mais les symboles et les rites chrétiens se retrouvent tout faits dans la religion védique. Seulement, il faut tenir compte du progrès accompli par l’esprit humain durant les nombreux siècles écoulés entre les Hymnes et l’époque d’Auguste, et des transformations qu’une idée peut subir en traversant des civilisations variées.

Le Symbole des apôtres, exposition de la foi chrétienne, s’est formé peu à peu par voie d’addition et de développement, et la seule formule exigée des premiers chrétiens se réduisait à ces mots : « Je crois au Père, au Fils et à l’Esprit. » Cette formule n’est pas juive ; elle procède de Zoroastre. Enfin ; nous trouvons