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dieu éthiopien, dont le culte principal était à Nubiu (Ombos) trente-cinq lieues au sud de Thèbe. Son culte fleurit sous la douzième dynastie, associé à celui des déesses, probablement sémitiques, Anit et Tanit. Il avait une signification toute locale, puisque Sébak fut avant tout le dieu de l’inondation, figuré par un crocodile.

L’invasion des Shasu (Hyksos), bergers arabes menant leurs troupeaux sur les confins de la basse et de la moyenne Égypte, bouleversa les idées religieuses. Ces hommes avaient une religion très-simple et non polythéiste. Leur dieu Soutekh, dont le nom rappelle le Çedeq des Phéniciens, fut assimilé à Set, l’ennemi d’Horus, et fut un objet d’horreur pour les Égyptiens. Mais ces Arabes avaient montré à la vieille Égypte un monothéisme qui semblait lui faire un reproche de la multiplicité de ses dieux. En même temps les Égyptiens avaient senti qu’il y avait sur terre d’autres peuples qu’eux-mêmes, avec lesquels il fallait compter.

C’est du Nouvel-Empire que datent pour l’Égypte les voyages sur mer, le commerce extérieur, la prospérité industrielle, le besoin d’étendre sa puissance au dehors, les sciences, les lettres, la poésie. C’est aussi durant cette période que le dogme atteignit son point le plus élevé et que d’un polythéisme toujours grossissant se dégagea la théorie d’un dieu suprême et invisible. On ne le désigna pas par un nom nouveau ; il fut nommé Amoun-râ. Le titre de fut donné à tous les dieux. Ceux-ci furent partagés en deux catégories : les grands-dieux, qui furent en effet les formes du dieu suprême, et les dieux secondaires, qui furent ses anges ou ses serviteurs.

Les prêtres savants essayèrent une théorie du dieu suprême. On fit rentrer dans sa vaste unité tous les anciens dieux, Râ, Osiris, Toum, Khem, Shou, Chnoum,