Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/50

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xl
PRÉFACE.

ब्राह्मादीनि पुराणानि ह्रिर्विद्या दशाष्ट च ।
महापुराणे चाग्नेये fइद्यात्तुपो हरिः स्थितः ॥

Lômaharchaṇa le Sûta, après avoir reçu de Vyâsa les Purâṇas et le reste, eut six disciples, savoir:Sumati, Agnivartchas, Mitrayu, Çâm̃çapâyana, Krĭtavrata et Sâvarṇi. Çâm̃çâpâyana et les autres firent des collections des Purâṇas. Les Purâṇas, dont le Brâhma est le premier, sont au nombre de dix-huit ; c’est la science même qui n’est autre que Hari. En effet, dans le grand Purâṇa nommé l’Agnêya, Hari existe sous la forme de la science[1].

  1. Âgnêya Purâṇa, ms. beng.xiii, fol. 193 v. l. 4 sqq. M. Wilson, dans son analyse de l’Âgnêya Purâṇa (Journ. of the As. Soc. of Bengal, t. I, p. 84), a cité ce texte qu’il regarde comme remarquable en ce qui touche à la question de l’origine des Purâṇas. Mais soit qu’il ait eu sous les yeux un texte différent du nôtre, soit que quelque faute d’impression se soit glissée dans son travail, il fait deux personnages de Sûta et de Lômaharchaṇa, et il ne nomme pas Krĭtavrata. Au lieu de Çâm̃çapâyana, que donne également le Vâichṇava, M. Wilson lit Sinsapâyana, comme le Bhâgavata, et Mâitrêya au lieu du Mitraya ou Mitrâyu du Vâichṇava. Ces différences viennent probablement de l’inattention des copistes qui ont compilé les index dont s’est servi M. Wilson pour ses analyses ; quelle qu’en soit d’ailleurs la cause, je crois plus sûr de m’en tenir au texte que j’ai sous les yeux, que de faire deux personnages de Sûta et de Lômaharchaṇa. Mais je dois en même temps remarquer le peu d’accord qui se trouve entre les trois autorités originales dont je rapporte le témoignage, le Bhâgavata, le Vâichṇava et l’Âgnêya. Les noms de Trayyâraṇi et de Hârita, donnés par le Bhâgavata, ne reparaissent plus dans le Vâichṇava ni dans l’Âgnêya ; d’autre part, le Sumati, l’Agnivartchas et le Mitrâyu de ces deux derniers ouvrages ne se trouvent pas dans le Bhâgavata. La liste de ce dernier Purâṇa contient d’ailleurs un vice radical, qui consiste à faire deux personnages de Kaçyapa (qu’il faut lire, comme je vais le dire plus bas, Kâçyapa), et d’Âkrĭtavraṇa. Quand on pourra comparer un plus grand nombre de textes indiens, et surtout de commentaires, peut-être résoudra-t-on ces difficultés, comme on peut le faire en ce qui touche Âkrĭtavraṇa, qu’un commentateur nous apprend avoir été surnommé Kâçyapa, à cause sans doute de la famille à laquelle il appartenait ; ainsi, le nom de Trayyâraṇi, qui est patronymique, cache probablement le nom propre de Sumati ou d’Agnivartchas. Trayyâraṇi rappelle le Trayyaruṇa qui figure, selon Colebrooke, parmi les rois auteurs de quelques hymnes du Rĭg-vêda (Miscell. Essays, t. I, p. 23); et Hârita est le nom d’un sage, auteur d’un Dharmaçâstra qui est quelquefois cité par Kulluka Bhaṭṭa, dans son Commentaire sur Manu, et qui, suivant Colebrooke, a écrit son ouvrage en prose. (Digest of Hindoo Law, préf. p. XII.) Ce sage figure dans la liste des législateurs donnée par Yâdjñavalkya, au commencement de son traité. (Voy. Mitâkcharâ, fol. i v. l. 13.)