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CHAPITRE XI.

tous les Tathâgatas miraculeusement créés par lui de son propre corps, reconnaissant qu’ils étaient assis chacun sur leurs siéges, et que les serviteurs de ces Tathâgatas, vénérables, etc., étaient arrivés en sa présence, sachant le désir qu’avaient exprimé ces Tathâgatas, vénérables, etc. ; Bhagavat, dis-je, se leva en ce moment de son siége, f. 135 a.et s’élançant dans l’air, s’y tint suspendu. Les quatre assemblées réunies s’étant levées de leurs siéges, se tinrent debout, les mains jointes en signe de respect, et les yeux fixés sur la face de Bhagavat. Alors Bhagavat, avec l’index de sa main droite, sépara par le milieu ce grand Stûpa fait de pierres précieuses qui était suspendu en l’air ; et après l’avoir séparé, il en ouvrit complètement les deux parties. De même que les deux battants des portes d’une grande ville s’ouvrent en se séparant, lorsqu’on enlève la pièce de bois qui les tenait réunis, ainsi Bhagavat, après avoir, avec l’index de la main droite, séparé par le milieu ce grand Stûpa, fait de pierres précieuses, qui était suspendu en l’air, l’ouvrit en deux. À peine ce grand Stûpa fait de pierres précieuses eut-il été ouvert, que le bienheureux Tathâgata Prabhûtaratna, vénérable etc., apparut assis sur son siége, les jambes croisées, ayant les membres desséchés(135 a), sans que son corps eût diminué de volume, et comme plongé dans la méditation ; et en même temps il prononça les paroles suivantes : Bien, bien, ô bienheureux Çâkyamuni, elle est bien dite cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi que tu viens de faire ; il est bon, ô bienheureux Çâkyamuni, que tu exposes aux assemblées ce Lotus de la bonne loi ; et moi aussi, ô Bhagavat, je suis venu ici f. 135 b.pour entendre ce Lotus de la bonne loi.

Alors les quatre assemblées voyant le bienheureux Tathâgata Prabhûtaratna, vénérable, etc., qui étant entré dans le Nirvâṇa complet depuis plusieurs centaines de mille de myriades de kôṭis de Kalpas, parlait ainsi, furent frappées d’étonnement et de surprise. Elles couvrirent aussitôt de monceaux de pierreries divines et humaines le bienheureux Tathâgata Prabhûtaratna, vénérable, etc., et le bienheureux Tathâgata Çâkyamuni, vénérable, etc. En ce moment le bienheureux Tathâgata Prabhûtaratna, vénérable, etc., donna au bienheureux Tathâgata Çâkyamuni, vénérable, etc., la moitié de sa place sur le siége qu’il occupait dans l’intérieur de ce grand Stûpa fait de pierres précieuses, et il lui parla ainsi : Que le bienheureux Tathâgata Çâkyamuni s’asseye ici ! Alors le bienheureux Tathâgata Çâkyamuni s’assit en effet sur la moitié de ce siége, avec le Tathâgata ; et les