Page:Burnouf - Lotus de la bonne loi.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
174
LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

la feront écrire, et qui, après l’avoir écrite et réduite en un volume, l’honoreront, la respecteront, f. 154 a.la vénéreront et l’adoreront.

Voilà ce que dit Bhagavat ; et après avoir ainsi parlé, Sugata le Précepteur dit en outre ce qui suit :

39. Que le sage, interprète de la loi, qui désire expliquer ce Sûtra, renonce d’une manière absolue au mensonge ; à l’orgueil et à la médisance, et ne conçoive jamais aucun sentiment d’envie.

40. Qu’il ne prononce jamais sur qui que ce soit des paroles de blâme ; qu’il n’élève jamais de discussion sur les opinions hétérodoxes ; qu’il ne dise jamais à ceux qui persistent dans une mauvaise conduite : Vous n’obtiendrez pas cette science supérieure.

41. Ce fils de Sugata est toujours doux et aimable, toujours patient ; pendant qu’il explique la loi à plusieurs reprises, il n’éprouve jamais le sentiment de la douleur.

42. Les Bôdhisattvas, pleins de compassion pour les êtres, qui existent dans les dix points de l’espace, sont tous, [se dit-il,] mes précepteurs ; et alors cet homme sage leur témoigne le respect qu’on doit à un Guru.

43. Se rappelant les Buddhas qui sont les Meilleurs des hommes, il considère sans cesse les Djinas comme des pères ; et renonçant à toute idée d’orgueil, il est alors à l’abri de tout désastre.

44. Le sage qui a entendu une loi de cette espèce, doit alors l’observer fidèlement ; parfaitement recueilli pour obtenir une position commode, il est sûrement gardé par des millions de créatures.

Encore autre chose, ô Mañdjuçrî : le Bôdhisattva Mahâsattva qui, lorsque le Tathâgata est entré dans le Nirvâṇa complet, à la fin des temps, quand a péri la bonne loi, f. 154 b.quand la bonne loi est méprisée, désire posséder cette exposition de la loi, doit vivre bien loin des maîtres de maison et des mendiants, il doit vivre avec eux selon la charité ; il doit éprouver de l’affection pour tous les êtres qui sont arrivés à l’état de Buddha(154 b). Il doit faire les réflexions suivantes : Certes, ils ont une intelligence bien pervertie, les êtres qui n’entendent pas, qui ne connaissent pas, qui ne comprennent pas le sens du langage énigmatique du Tathâgata, ce résultat de son habileté dans l’emploi des moyens dont il dispose, qui ne s’en informent pas, qui n’y ajoutent pas foi, qui n’y ont pas confiance ; que dirai-je de plus ? ces êtres ne comprennent ni ne connaissent cette exposition de la loi.