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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

27. Que, livré à la contemplation ; à la grande contemplation, y trouvant son plaisir et toujours recueilli, il passe à méditer huit mille kôṭis de Kalpas complets ;

28. Que, dans son héroïsme, il demande, par cette méditation, l’excellent état de Bôdhi, et qu’en disant : f. 180 a.« Puissé-je obtenir l’omniscience, » il soit parvenu à la perfection de la contemplation.

29. Eh bien ! le mérite que pourrait acquérir un tel homme, en accomplissant pendant des milliers de kôṭis de Kalpas les devoirs que je viens de décrire,

30. Est de beaucoup inférieur au mérite sans fin qu’acquiert l’homme ou la femme qui ayant entendu ce récit de la durée de mon existence, y ajouterait foi, ne fût-ce qu’un seul instant.

31. Celui qui renonçant au doute, à l’inquiétude et à l’orgueil, accorderait à ce récit ne fût-ce qu’un moment de confiance, doit en recueillir le fruit que je viens d’indiquer.

32. Les Bôdhisattva qui, pendant des milliers de Kalpas, ont rempli les devoirs qui leur sont imposés, n’éprouveront aucun sentiment d’effroi en entendant cet inconcevable récit de la durée de mon existence.

33. Ils diront en inclinant la tête : « Et moi aussi, puissé-je, dans un temps à venir, être semblable à ce Buddha ! Puissé-je sauver des kôṭis de créatures !

34. Puissé-je être comme le chef Çâkyamuni, comme Çâkyasimha, le grand Solitaire ! Qu’assis au sein de l’intime essence de l’état de Bôdhi(180 a), je fasse entendre le rugissement du lion !

35. Et moi aussi, puissé-je, dans l’avenir, honoré par tous les êtres et assis au sein de l’intime essence de l’état de Bôdhi, enseigner également que mon existence a une pareille durée ! »

36. Les hommes doués d’une application extrême, qui après avoir entendu et possédé cette exposition, comprennent le sens de mon langage énigmatique, ne conçoivent aucun doute.

f. 180 b.Encore autre chose, ô toi qui es invincible. Celui qui après avoir entendu cette indication de la durée de la vie du Tathâgata, laquelle est une exposition de la loi, la comprendrait, l’approfondirait et la connaîtrait, celui-là recueillerait une masse de mérites, plus incommensurable encore que celle [que je viens d’indiquer], de mérites faits pour conduire à la science de Buddha ; à bien plus forte raison, celui qui entendrait une exposition de la loi semblable à celle-ci, qui la ferait entendre à d’autres, qui la répéterait, qui l’écrirait, qui la ferait écrire, qui après l’avoir renfermée en un volume, l’honorerait, la vénérerait, l’adorerait, en lui offrant des fleurs, de l’encens,