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CHAPITRE XVIII.

grands ministres éprouveront le même désir. Les rois Balatchakravartins eux-mêmes, possesseurs des sept choses précieuses, accompagnés de leurs héritiers présomptifs, de leurs ministres et des femmes de leurs appartements intérieurs, viendront pour le voir, désireux de l’honorer, tant sera doux le langage dans lequel cet interprète de la loi exposera la loi, d’une manière fidèle et comme elle a été prêchée par le Tathâgata. D’autres, comme les Brahmanes, les maîtres de maison, les habitants des provinces et des villages s’attacheront à la suite de cet interprète de la loi, jusqu’à la fin de leur vie. Les Çrâvakas du Tathâgata eux-mêmes viendront pour le voir, ainsi que les Pratyêkabuddhas et les Buddhas bienheureux. Et dans quelque point de l’espace que se trouve ce fils ou cette fille de famille, dans ce lieu il enseignera la loi en présence du Tathâgata, et il sera le vase capable de recevoir les lois des Buddhas. Tels et aussi agréables seront les accents profonds de la loi qu’il fera entendre.

Ensuite Bhagavat prononça dans cette occasion les stances suivantes :

f. 196 a.52. L’organe du goût est excellent chez lui, et jamais il ne perçoit une saveur désagréable ; les saveurs n’ont qu’à être mises en contact avec sa langue pour devenir divines et douées d’un goût surnaturel.

53. Il fait entendre une voix douce, belle, agréable, qu’on désire et qu’on veut écouter ; il parle toujours au milieu de l’assemblée avec une voix profonde et ravissante.

54. Et celui qui écoute la loi pendant que ce sage l’expose, au moyen de plusieurs myriades de kôṭis d’exemples, en conçoit une joie extrême et lui rend un culte incomparable.

55. Les Dêvas, les Nâgas, les Asuras et les Guhyakas désirent le voir sans cesse ; ils entendent avec respect la loi de sa bouche : ce sont là, en effet, les qualités qui le distinguent.

56. Il peut, s’il le désire, instruire de sa voix la totalité de cet univers ; sa voix a un accent doux, caressant, profond, beau et agréable.

57. Les rois Tchakravartins, maîtres de la terre, désireux de l’honorer, se rendent auprès de lui, accompagnés de leurs femmes et de leurs enfants ; et tenant les mains réunies en signe de respect, ils entendent sans cesse la loi de sa bouche.

58. Il est toujours suivi par des Yakchas, par des troupes de Nâgas, de Gandharvas, de Piçâtchas mâles et femelles, dont il est respecté, honoré et adoré.

59. Brahmâ lui-même obéit à sa volonté, ainsi que les fils des Dêvas, Mahêç-