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CHAPITRE PREMIER.

en peut être la cause, et quelle est la raison pour laquelle Bhagavat produit l’apparition merveilleuse de ce grand miracle ? Il est lui-même entré dans la méditation, et voici qu’apparaissent des effets de sa grande puissance surnaturelle, merveilleux, étonnants, inexplicables. Pourquoi n’en demanderais-je pas la cause qu’il faut rechercher, et qui sera ici capable de me l’expliquer ? f. 5 b. Alors cette pensée lui vint à l’esprit : Voici Mañdjuçrî qui est devenu Kumâra, qui a rempli sa mission sous les anciens Djinas, qui, sous eux, a fait croître les racines de vertu [qui étaient en lui], qui a honoré beaucoup de Buddhas. Le Bôdhisattva Mañdjuçrî devenu Kumâra aura vu sans doute jadis de tels prodiges accomplis par les anciens Tathâgatas, vénérables, parfaitement et complétement Buddhas ; il aura profité des grands entretiens d’autrefois sur la loi ; c’est pourquoi j’interrogerai sur ce sujet Mañdjuçrî qui est devenu Kumâra.

Les quatre assemblées des Religieux et fidèles des deux sexes, et le grand nombre des Dêvas, des Nâgas, des Yakchas, des Gandharvas, des Asuras, des Garudas, des Kinnaras, des Mahôragas, des hommes et des êtres n’appartenant pas à l’espèce humaine, ayant vu la splendeur merveilleuse de ce grand miracle, que faisait Bhagavat, remplis d’étonnement, de surprise et de curiosité, firent cette réflexion : Pourquoi ne demandons-nous pas la cause de la splendeur de ce miracle, effet de la grande puissance surnaturelle de Bhagavat ?

Or en ce moment, dans cet instant même, le Bôdhisattva Mahâsattva Mâitrêya connaissant avec sa pensée la réflexion qui s’élevait dans l’esprit de ces quatre assemblées, f. 6 a.et ayant par lui-même des doutes sur la loi, s’adressa ainsi à Mañdjuçrî devenu Kumâra : Quelle est la cause, ô Mañdjuçrî, quel est le motif pour lequel a été produite cette lumière, effet merveilleux, étonnant de la puissance surnaturelle de Bhagavat ? Voilà que ces dix-huit mille terres de Buddha, variées, si belles à voir, dirigées par des Tathâgatas, et ayant des Tathâgatas pour chefs, sont devenues visibles ?

Alors le Bôdhisattva Mahâsattva Mâitrêya adressa les stances suivantes à Mañdjuçrî devenu Kumâra.

1. Pourquoi, ô Mañdjuçrî, resplendit-il lancé par le Guide des hommes, ce rayon unique qui sort du cercle de poils placé entre ses sourcils, et pourquoi cette grande pluie de [fleurs de] Mandâravas ?