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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

entré dans le Nirvâṇa complet, opéra en ce moment un prodige à l’effet d’exciter le Bôdhisattva Mahâsattva Gadgadasvara. Va, ô fils de famille, lui dit-il, dans l’univers Saha ; Mañdjuçrî Kumâra souhaite le plaisir de te voir. Alors le Bôdhisattva Mahâsattva Gadgadasvara, après avoir salué, en les touchant de la tête, les pieds du bienheureux Tathâgata Kamala…abhidjña, vénérable, etc., après avoir tourné trois fois autour de lui en signe de respect, étant environné et suivi des quatre-vingt-quatre mille centaines de mille de myriades de kôṭis de Bôdhisattvas, disparut tout d’un coup de l’univers Vâirôtchanaraçmi-pratimandita, et vint dans l’univers Saha, au milieu du tremblement des terres de Buddha, d’une pluie de fleurs de lotus, du bruit de cent mille myriades de kôṭis d’instruments ; il vint avec un visage dont les yeux ressemblaient à la feuille du lotus bleu, avec un corps de la couleur de l’or, orné de cent mille marques de pureté, resplendissant de beauté, brillant d’éclat, ayant les membres marqués des signes de la beauté, et un corps dont la charpente solide était l’œuvre de Nârâyana. Placé au sommet d’un édifice à étages élevés et fait des sept substances précieuses, il s’avançait suspendu dans l’air à la hauteur de sept empans, entouré, suivi par la troupe des Bôdhisattvas. S’étant rendu dans l’univers Saha, et, dans cet univers, au lieu où était situé Grĭdhrakûṭa, le roi des montagnes, il descendit du haut de sa demeure élevée,f. 224 a. et ayant pris un collier de perles du prix de cent mille [pièces d’or], il se dirigea vers le lieu où se trouvait Bhagavat. Quand il y fut arrivé, ayant salué, en les touchant de la tête, les pieds de Bhagavat, et ayant tourné sept fois autour de lui en le laissant à sa droite, il lui présenta ce collier pour l’honorer, et l’ayant présenté, il parla ainsi à Bhagavat : Le bienheureux Tathâgata Kamala…abhidjña, vénérable, etc., souhaite à Bhagavat peu de douleurs, peu de craintes, une position facile ; il lui souhaite l’énergie, l’habitude des contacts agréables ; car le Bienheureux a parlé ainsi : Est-il, ô Bhagavat, une chose pour laquelle tu aies besoin de patience et de persistance ? Les éléments [dont se compose ton être] sont-ils en parfaite harmonie ? Les créatures qui t’appartiennent sont-elles douées d’intelligence, faciles à discipliner, faciles à guérir ? Ont-elles le corps pur ? Leur conduite est-elle exempte des excès de l’affection, de la haine, de l’erreur ? Ces êtres, ô Bhagavat, sont-ils affranchis de l’envie, de l’égoïsme, de l’ingratitude à l’égard de leurs pères et mères, de la haine contre les Brahmanes, des fausses doctrines,