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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

s’étant élevés en l’air à la hauteur de sept empans(236 a), par compassion pour le roi Çubhavyûha leur père, accomplirent les prodiges que le Buddha leur permit de faire. Tous deux suspendus en l’air, ils s’y assirent, ils y marchèrent, ils y soulevèrent de la poussière. Tantôt de la partie inférieure de leur corps s’échappait un courant d’eau, et de la partie supérieure s’élançait une masse de feu ; tantôt c’était de la partie supérieure que jaillissait l’eau et de la partie inférieure que sortait le feu. Tantôt ils grandissaient au milieu des airs, et devenaient ensuite comme des nains ; tantôt, après être devenus comme des nains, ils grandissaient tout à coup. Ils disparaissaient du milieu des airs, et s’étant plongés sous terre, ils s’élançaient de nouveau dans le ciel. Tels furent, ô fils de famille, les prodigieux effets de leur puissance surnaturelle, lesquels convertirent le roi Çubhavyûha leur père. Le roi, en effet, ayant vu les miracles opérés par ses deux fils, content, satisfait, ravi, l’esprit transporté, plein de joie, de satisfaction et de plaisir, f. 236 b.tenant ses mains jointes, parla ainsi à ses enfants : Quel est, ô fils de famille, votre maître, et de qui êtes-vous les disciples ? Alors les deux jeunes princes parlèrent ainsi au roi Çubhavyûha : Il y a, ô grand roi, il existe un bienheureux Tathâgata Djaladhara……abhidjña, vénérable ; assis sur le trône de la loi, auprès d’un arbre Bôdhi fait de substances précieuses, il explique d’une manière développée l’exposition de la loi du Lotus de la bonne loi, en présence du monde réuni aux Dêvas. Ce bienheureux est notre maître, et nous sommes, ô grand roi, ses disciples. Alors le roi Çubhavyûha dit aux deux jeunes princes : Nous verrons nous-mêmes, ô fils de famille, votre maître ; nous irons nous-mêmes en la présence du Bienheureux.

Ensuite, ô fils de famille, les deux jeunes princes étant descendus du haut des airs, se rendirent au lieu où se trouvait leur mère, et après avoir réuni leurs mains en signe de respect, ils lui parlèrent ainsi : Notre père vient d’être converti à l’état suprême de Buddha parfaitement accompli, nous avons rempli à son égard l’office de maîtres ; c’est pourquoi tu peux maintenant nous laisser aller ; nous irons, en présence du bienheureux Tathâgata, embrasser la vie religieuse. Ensuite les deux princes adressèrent à leur mère les deux stances suivantes :

f. 237 a.1. Daigne consentir, chère mère, à ce que nous entrions dans la vie religieuse