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CHAPITRE PREMIER.

divers. Voici ce passage tel que le donne mon manuscrit : Apitcha yô sô Bhagavâ sayambhû anâtchariyakô pubbê ananussutêsu dhammêsu sâmam̃ satchtchâni abhisambudjdjhi tatthatcha sabbaññutam pattô balêsutcha vasîbhâvappattôti Buddhô. « Ce bienheureux, cet être existant par lui-même, qui, sans maître, quand les lois n’avaient pas encore été entendues, pénétra complètement de lui-même les vérités et y obtint l’omniscience, et qui parvint à la domination entière des forces, celui-là est Buddha[1]. L’Abhidhâna ppadîpikâ donne sayambhû au nombre des synonymes du nom de Buddha[2]. Ce titre avait déjà suggéré à Turnour une observation analogue à celle que je viens d’exposer[3]. Je ne crois donc pas que le nom de svayam̃bhû, donné au Buddha, soit un emprunt que les Buddhistes ont fait à la mythologie brahmanique ; et qu’en appelant un Tathâgata svayam̃bhû, ils aient voulu le placer sur le même rang que le svayam̃bhû des Purâṇas.

St. 67. Comme des colonnes d’or.] Il faudrait dire plus littéralement, « comme des poteaux d’or ; » je modifie en outre la fin de cette stance de la manière suivante, en plaçant un point et une virgule après « des colonnes d’or ; semblables à une statue d’or entourée de lapis-lazuli, ils enseignaient la loi au milieu de l’Assemblée. »

St. 68, Et les Çrâvakas.] Je propose de traduire d’après les deux mss. de M. Hodgson, qui lisent tâvâpramâṇâh, « tant les Çrâvakas de [chaque] Sugata sont infinis. » Cependant ce composé, qui donne un meilleur sens que la leçon tâtchâpra, la seule que je connusse en rédigeant ma traduction, n’est pas conforme à la règle du sanscrit classique, puisque tâvat y a perdu son t final nécessaire.

St. 71. Arrivés à l’état suprême de Bôdhi.] Il faut lire, « partis pour l’état suprême de Bôdhi à l’aide de la contemplation. »

St. 73. Tckandrârkadîpa.] Ce nom n’est qu’un synonyme de celui de Tchandra sûrya pradîpa. Le titre que je traduis par protecteur est tâyinaḥ, génitif singulier masculin de tâyin, altération du sanscrit trâyin, qui est tout à fait conforme au génie du dialecte pâli. La version tibétaine, en rendant ce mot par skyong-bahi, « du protecteur, » ne permet pas de douter de l’exactitude de cette interprétation.

f. 16 bSt. 77. Assis sur son siége.] Le texte a êkâsanastha ; il faut donc traduire, « assis sur le même siége, » c’est-à-dire n’en ayant pas changé pendant un si long temps.

St. 80. Pleins de confiance.] Je ne suis pas sûr d’avoir exactement traduit l’expression du texte adhimuktisârâḥ ; au moment où j’imprimais ma traduction, je n’avais d’autre secours que la version tibétaine que je n’entendais d’ailleurs qu’imparfaitement. J’y trouvais adhimukti constamment interprété par mos-pa, qui a, selon Csoma, le sens d’es-

  1. Mahâvamsa tikâ, f. 12 b, fin.
  2. Abhidhân. ppadîp. l. I, ch. i, sect. 1, st.4.
  3. Turnour, Mahâwanso, introd. p. lv.