Page:Burnouf - Lotus de la bonne loi.djvu/379

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
358
NOTES.

Pour ne rien omettre ici de ce qu’on connaît déjà sur ces anciennes sectes indiennes, je renverrai le lecteur à la note de Klaproth insérée au Foe koue ki, en rappelant seulement que les Tan mo khieou to sont les Dharmaguptâs, dont les Chinois semblent avoir transcrit le nom d’après la forme pâlie Dhammaguttikâs ; que les Sa pho to sont vraisemblablement les Sabhatthavâdinas ; que les Mi cha se sont les Mahîçâsakâs ; et les Pho tso fou lo, les Vatsiputriyâs[1] ; j’ai déjà essayé d’établir ces restitutions dans une note spéciale[2]. Il est également probable que de bonnes transcriptions permettraient de retrouver de même les noms des sectes qui, d’après les matériaux rassemblés par A. Rémusat, existaient anciennement dans le pays d’Udyâna. Ainsi les Fa mi, qu’il traduit par « silence de la loi, » doivent être les Dharmaguptâs ; les Houa ti, « conversion de la terre, » sont les Mahîçâsakâs ; les Kâçyapas sont les Kâçyapiyâs ; les Ta tchoung, ou « de la multitude, » sont peut-être les Mahâsamghikâs ; il ne reste d’inexpliqué que les Choue i thsi yeou que Rémusat n’a pas essayé de traduire[3], et où M. Julien voit, avec raison selon moi, les Sarvâstivâdâs[4]. Au reste, avec plus de livres que ceux que nous possédons, ou seulement avec une lecture plus approfondie de ceux qui sont déjà entre nos mains, on trouverait dans les transcriptions chinoises actuellement connues, matière à des rapprochements du plus grand intérêt. Ainsi la terre de Tchen tha lo po la pho, « la lumière de la lune, » que Hiuan thsang place au sud de Takchaçilâ, doit être en sanscrit Tchandraprabha[5]. Le maître nommé Kiu nou po la pho, « lumière de vertu, » serait Guṇaprâbha[6], nom qui peut n’être qu’un synonyme du Guṇamati de l’Abhidharma kôça vyâkhyâ[7]. De même Pi mo lo mi to lo est Vimalamitra, qui est peut-être le célèbre Yaçômitra[8]. Le recueil nommé Pi po cha nous rappelle la Vibhâchâ, et les Vâibhâchikâs si connus dans le Nord[9] ; et le maître auquel Hiuan thsang attribue cette doctrine, Che li lo to, paraît bien n’être que l’Ârya Çrîlâbha[10].

  1. Foe koue ki, p. 325 et 326.
  2. Introd. à l’hist. du Buddh. t. I, p. 633 ; voyez encore p. 570.
  3. Foe koue ki, p. 53.
  4. St. Julien, Concord. sinico-sanscrite, etc. dans Journ. Asiat. IVe série, t. XIV, p. 389.
  5. Landresse, dans le Foe koue ki, p. 380.
  6. id. ibid. p. 383.
  7. Introd. à l’hist. du Buddh. t. I, p. 566.
  8. Landresse, dans le Foe koue ki, p. 383.
  9. id. ibid. p. 384 ; Introd. à l’hist. du Buddh. t. I, p. 566.
  10. Landresse, dans le Foe koue ki, p. 384 ; Introd. à l’hist. du Buddh. t. I, p. 567.