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APPENDICE. — N° VIII.

mières listes sont empruntées à des ouvrages rédigés en sanscrit ; les quatre autres, qui paraissent ici pour la première fois, le sont à des livres faisant autorité chez les Buddhistes de Ceylan, livres rédigés en pâli, et dont deux sont des luttas. De ces sept listes, les quatre dernières se suivent, avec une régularité, presque parfaite ; sauf un seul caractère omis vraisemblablement par le copiste du Mahâpadhâna sutta, et que j’ai indiqué par un zéro, ces quatre listes peuvent passer pour émanées d’un même original. Comparées aux trois autres listes, à celles du Nord, qui ont été écrites en sanscrit, elles offrent des ressemblances et des différences qu’il importe de noter. Les ressemblances sont frappantes entre l’es listes de Ceylan et celle du Dharma saggraha qu’a publiée M. Hodgson. Ainsi ces listes commencent toutes également par la description des parties inférieures du corps, et c’est aussi de cette manière que commence l’énumération de M. Hodgson. Malgré quelques déplacements, cette liste marche de pair avec celles du Sud ; et ce qu’il faut surtout remarquer, c’est que là où les’listes du Sud diffèrent de la liste du Lalita vistara par la substitution d’un caractère, l’énumération de M. Hodgson en diffère aussi de la même façon. Une fois cette énumération mise de côté et ramenée au type des listes de Ceylan, les différences ne subsistent plus qu’entre ces listes d’un côté et le Lalita vistara et le Vocabulaire pentaglotte de l’autre. J’attache, je l’avouerai, beaucoup moins d’importance au Vocabulaire pentaglotte qu’au Lalita vistara : quoi qu’on ait pu dire de ce recueil, ce n’est qu’une compilation extrêmement fautive ; et un ouvrage de ce genre ne peut balancer l’autorité des textes originaux, soit sanscrits, soit pâlis. Reste donc le Lalita vistara, qui diffère des listes du Sud et par la disposition générale des caractères, en ce qu’il place au premier rang les parties supérieures du crps, et par l’adoption de quelques caractères qui dans les listes du Sud, sont représentés par d’autres attributs. Cela se remarque aux nos 2 et 3, ainsi qu’au n° 24 du Lalita ; de son côté le Vocabulaire pentaglotte se tient assez près du Lalita, puisqu’il ne s’en éloigne qu’au n° 3 et au n" 18. Quelques mots feront voir de quelle nature sont ces divergences.

En analysant le n° 2 du Lalita, j’ai montré que le caractère qu’il exprimé, savoir:« ses cheveux qui tournent vers la droite sont bouclés, d’un noir foncé, » quoique manquant aux quatre listes pâlies et à celle du Dharma saggraha, ne devait pas être considéré comme réellement absent de ces listes, puisque, sauf la substitution du mot poils au mot cheveux, il se retrouve dans les articles des autres listes qui sont analogues au n° 22 du Lalita vistara. Il résulte de cette observation, que le Lalita vistara et aussi le Vocabulaire pentaglotte qui l’imite, dédoublant un caractère qui pour les cinq autres listes reste unique, il y a lacune d’un caractère, non pas pour ces cihq listes, mais pour le Lalita vistara et pour le Vocabulaire pentaglotte.

Au n° 3 du Lalita vistara, « Il a le front large et uni, » correspond un autre caractère dans les six autres listes ; cependant ici encore la lacune ne doit pas être imputée à ces listes, mais bien au Lalita vistara, qui place parmi les trente-deux signes de la supériorité physique, un caractère appartenant aux quatre-vingts marques secondaires nommées anuvyañdjâna ; c’est ce que nous reconnaîtrons tout à l’heure sous le n° 70, en passant en revue ces caractères. Nous constatons donc une seconde lacune dans la liste du Lalita vistara.