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APPENDICE. — N° VIII.

livres qui m’ont fourni ces quatre listes sont les mêmes que ceux auxquels j’ai emprunté tout à l’heure l’énumération des trente-deux signes de perfection, je continuerai à les désigner par les mêmes lettres : ainsi l’expression qui suivra le premier chiffre étant celle du Lalita vislara, V désignera le Vocabulaire peiitaglotte, H la liste du. Dharma saggraha publiée par M. Hodgson, et celle du Dharma pradipikâ singhalais. De plus je suivrai, pour l’examen des signes secondaires, la méthode que j’ai appliquée aux marques de la beauté.

1. Tugganakhah ; V3 tamraganakhah ; H3, Dd tagganakhatâ. Ce caractère signifie, « Il a « les ongles bombés ; » suivant les interprètes tibétains, relevés. La leçon du Vocabulaire pentaglotte est très-fautive ; mais on peut l’expliquer en partie en supposant que le groupe nga ङग aura été lu à tort rga र्ग ; l’écriture Randjâ donnerait aisément lieu à une confusion de ce genre. Quoi qu’il en soit, on remarquera ici deux choses : la première, que deux de nos listes sont unanimes quant à la place de ce caractère ; la seconde, que la liste pâlie du Dharma pradipikâ le présente sous la forme d’un terme abstrait, comme fait la liste de Hodgson, de cette manière : « la qualité d’avoir les ongles bombés. » Cet accord se continuera généralement dans la suite des deux listes ; je le signale au début de cette analyse comme un des traits les plus frappants de l’analogie des autorités népalaises et des textes singhalais en ce qui touche ce point important de la doctrine.

2. Tâmranakhah ; Va âtamranakhah ; Hi âtâmranakhatâ ; D4 tambanakhatâ. Ce caractère signifie : « Il a les ongles de la couleur du cuivre rouge. » Les Tibétains ne l’entendent pas autrement. Le Vocabalaire pentaglotte n’est ici fautif que par l’abrègement de la seconde voyelle. Du reste il s’accorde avec la liste de M. Hodgson pour faire précéder le mot tâmra, « suivre, » de la préposition â qui ajoute ici l’idée de « analogue à, tirant sur. » La liste singhaiaise se rapporte ici à celle du Lalita vistara. En résumé, nos quatre listes se divisent en deux groupes, dont l’un exprime ainsi ce caractère tiré des ongles, « il a « les ongles couleur de cuivre rouge, » et dont l’autre le rend avec une nuance légère, « il a les ongles tirant sur la couleur du cuivre rouge. »

3. Snigdhanakhah ; Va snigdhanakhàk ; Ha snigdhanakhatâ ; D6 siniddhanakhatâ. Ce caractère signifie, « Il a les ongles lisses ; » les Tibétains l’entendent de la même manière. Dans la liste du Dharma pradîpikâ, le mot siniddha est l’altération pâlie du sanscrit snigdha, « lisse, poli, luisant. » Cette liste recule ce caractère un peu plus bas que les autres autorités qui sont entre mes mains ; cela vient de ce qu’elle débute par la description des doigts, avec laquelle elle mêle celle des ongles. Malgré ces différences, il n’en est pas moins évident que quatre listes commencent par des caractères très-voisins les uns des autres, à la différence des listes des Lakchanas, qui, comme nous l’avons vu, montrent en ce point de notables divergences.

4. Vrïttâggulih ; V à. vintâggulih ; D3 vattaggulitâ. Ce caractère signifie, « Il a les doigts arrondis, » comme l’entendent les Tibétains. Il est reproduit d’une manière fautive par