Page:Burnouf - Lotus de la bonne loi.djvu/87

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effrayé, [etc., comme ci-dessus,] fasse cette réflexion : Puissé-je ne pas être puni comme un criminel, puissé-je ne pas être battu ! Je suis perdu certainement. Que se trouvant mal, il tombe par terre privé de connaissance. Que son père soit à ses côtés, et qu’il s’adresse ainsi à ses domestiques : Ne tirez pas ainsi cet homme ; et que lui ayant jeté de l’eau froide [au visage], il n’en dise pas davantage. Pourquoi cela ? C’est que le maître de maison connaît l’état des inclinations misérables de ce pauvre homme, et qu’il connaît la position élevée qu’il occupe lui-même et qu’il pense ainsi : C’est bien là mon fils.

Qu’alors, ô Bhagavat, le maître de maison, grâce à son habileté dans l’emploi des moyens, ne dise à personne : Cet homme est mon fils. Qu’ensuite il appelle un autre homme : Va, ami, et dis à ce pauvre homme : Va-t’en où tu voudras, pauvre homme ; tu es libre. Que l’homme ayant promis d’obéir à son maître, se rende à l’endroit où est le pauvre homme, et qu’y étant arrivé, il lui dise : Va-t’en où tu voudras, pauvre homme ; tu es libre. Qu’ensuite le pauvre entendant cette parole, soit frappé d’étonnement et de surprise. Que s’étant levé, il quitte cet endroit pour se rendre sur le chemin des pauvres, afin d’y chercher de la nourriture et des vêtements. Qu’ensuite le maître de maison, pour attirer le pauvre, fasse usage d’un moyen adroit. Qu’il emploie pour cela deux hommes d’une classe inférieure, grossiers et de basse extraction : Allez tous les deux vers ce pauvre homme qui est arrivé ici ; engagez-le sur ma promesse, pour un double salaire par jour, à venir servir ici dans ma maison. Et s’il vient à vous dire : Quelle chose y a-t-il à faire ? répondez-lui : Il faut nettoyer avec nous l’endroit où l’on jette les ordures. Qu’alors ces hommes s’étant mis à la recherche du pauvre, l’emploient à cet ouvrage ; qu’en conséquence, les deux hommes avec le pauvre, recevant leur salaire de la main de l’homme riche, nettoient dans sa maison l’endroit où l’on jette les ordures, et qu’ils se logent dans une hutte de chaume située dans le district qui paye tribut à l’homme riche, maître de maison. Qu’ensuite l’homme fortuné regarde à travers une petite fenêtre ou un œil-de-bœuf son propre fils, occupé à nettoyer l’endroit où l’on jette les ordures, et qu’en le voyant, il soit de plus en plus frappé d’étonnement.

Qu’ensuite le maître de maison étant descendu de son logement, s’étant dépouillé de ses parures et de ses guirlandes, ayant quitté ses vêtements