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et lequel en est complément. Si c’est Pyrrhus qui doit être vainqueur, il faut dire : Aio Romanos a te vinci posse ; si ce sont les Romains, il faut dire : Aio te a Romanis vinci posse.

De même la phrase, « J’ai entendu dire que Lachès a frappé Déméas , » se rendra par Audivi a Lachete percussum Demeam, et non par Lachetem audivi percussisse Demeam[1].

§ 393. CHANGEMENT DU PASSIF EN ACTIF.

Lorsqu’un verbe français à la voix passive ne peut être rendu en latin que par un verbe déponent ou par un verbe neutre, il faut changer le passif en actif : « La faute est toujours suivie du repentir, » tournez : « Le repentir suit toujours la faute, » Pœnitentia semper culpam sequitur. — « Les mauvais exemples sont plus souvent imités que les bons, » tournez : « Les hommes imitent plus souvent, » etc., Mala, quam bona, exempla sæpius imitantur homines. — « Vous avez été souvent favorisé de la fortune, » tournez : « La fortune a souvent favorisé vos intérêts : » Sæpe rebus tuis fāvit fortuna.

Si la phrase française contient plusieurs verbes, il faut les ramener tous à la voix active, quand même un de ces verbes aurait un passif en latin : « La vertu est louée et admirée même de ceux qui ne la pratiquent pas, » Laudant miranturque virtutem, etiam qui non colunt.

VALEUR ET USAGE DES TEMPS.

Les temps du verbe latin répondent exactement à ceux du verbe français, ainsi que nous l’avons montré § 42. Nous n’avons donc à noter ici que quelques usages particuliers des formes temporelles.

§ 394. Présent employé pour le passé.

On emploie souvent le présent au lieu du parfait pour donner au récit plus de vivacité : Roma interim crescit Albæ ruinis, duplicatur civium numerus, Cœlius additur urbi mons. T. L. (cependant Rome s’accroît des ruines d’Albe, le nombre des citoyens est doublé, on ajoute à la ville le mont Célius.

§ 395. Futur périphrastique (lecturus sum).

Le participe futur actif, réuni à sum, eram, ero, etc., forme une suite de temps composés, où l’idée de l’avenir est

  1. Quintil. vii, 9, 7, et viii, 2, 16.