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souvent traduit par ce mode. Voilà pourquoi aussi il convient surtout dans les interrogations, où le subjonctif présent peut remplacer avec élégance le futur de l’indicatif : Ubi istum invenias, qui honorem amici anteponat suo ? Cic. (où trouverez-vous un homme qui préfère l’élévation de son ami à la sienne propre ?) cf. § 469.

§ 400. IMPÉRATIF.

1. Des deux formes de l’impératif (lege, legito ; legite, legitote), la seconde sert à commander pour l’avenir[1] ; la première commande pour le présent : Cras petito, dabitur ; nunc abi, Plaut. (demande demain ; on te donnera ; maintenant, va-t-en).

La seconde forme s’emploie surtout dans les textes de loi : Regio imperio duo sunto, iique consules appellantor, Cic. (il y aura deux magistrats revêtus du pouvoir royal, et ils seront appelés consuls) ; — et dans les prescriptions dont l’effet doit toujours durer : Cœlestia semper spectato, humana contemnito, C. (attache tes regards sur le ciel, méprise les choses humaines).

2. Dans le discours ordinaire, on commande à la seconde personne par la première forme : Viens, veni ; Cours, curre ; Hâte-toi, propera ; Venez, venite ; Hâtez-vous, properate[2].

A la troisième personne, on emploie le présent du subjonctif : Qui dedit beneficium, taceat ; narret, qui accepit, Sén. (que l’auteur d’un bienfait le taise ; que celui qui l’a reçu, le raconte).

On l’emploie également pour commander à la première personne du pluriel : Meminerimus etiam adversus infimos justitiam esse servandam, Cic. (souvenons-nous qu’il faut observer la justice, même envers les plus petits).

On s’en sert encore, même à la seconde personne, pour exprimer un conseil, une invitation, plutôt qu’un ordre précis : Sic cum inferiore vivas, quemadmodum tecum superiorem velles vivere, Sén. (vivez avec votre inférieur, comme vous voudriez que votre supérieur vécût avec vous).

3. Au lieu de l’impératif pur et simple, on peut employer, surtout dans le style épistolaire, la périphrase curā ut, avec le subjonctif : « Venez le plus tôt possible, » Curā ut quamprimum venias, Cic. (cf. § 223).

On se sert également de fac avec ou sans ut : « Ayez bon cou-

  1. De là le nom de futur de l’impératif donné par les Grammairiens latins à la forme en to, tote, nto.
  2. Cependant Cicéron, en s’adressant aux juges, leur dit toujours scitote (sachez) et non scite.