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rage et bonne espérance, » Magnum fac animum habeas, et spem bonam, Cic.

4. La défense de faire quelque chose s’exprime par ne avec le subjonctif : In re rusticā, operæ ne parcas, Plin. (dans l’agriculture, n’épargnez pas votre peine) ; — ou par noli et nolite suivis de l’infinitif : Noli pati litigare fratres, Cic. (ne laissez pas des frères plaider l’un contre l’autre) ; Nolite id velle, quod fieri non potest, Cic. (ne veuillez pas une chose qui ne peut s’accomplir).

INFINITIF.

§ 401. Infinitif construit avec des substantifs ou des adjectifs.

1. Nous avons établi[1] que l’infinitif pouvait servir ou de sujet ou de complément direct à un verbe ; il a donc la valeur d’un nominatif et celle d’un accusatif. Les exemples où il paraît employé pour d’autres cas peuvent tous se ramener à l’un de ces deux-là : Tempus est majora conari, T. L. (il est temps de faire de plus grands efforts) ; conari est le sujet, tempus l’attribut ; tempus est équivaut à opportunum est. — Consilium capit equitatum a se dimittere, Cés. (il prend le parti de renvoyer sa cavalerie) ; consilium capit équivaut à statuit, et dimittere en est le complément[2] : il prend pour résolution — quoi ? renvoyer…

Consilium capere se construit presque toujours ainsi, à moins que consilium ne soit qualifié par un adjectif ; dans ce cas, comme il ne formerait plus avec capere une seule idée, il faudrait employer le gérondif en di : Audax consilium capit equitatum dimittendi ; cf. § 409.

2. Quant aux constructions comme ætas apta regi, Ov. (âge facile à gouverner), peritus cantare, Virg. (habile à chanter), dignus eligi, Plin. le j. (digne d’être choisi), contentus ostendere, Qtl. (content de montrer), et autres semblables, l’infinitif peut y être considéré comme un accusatif complément de l’adjectif, § 362. Ces constructions, ne se trouvant d’ailleurs que dans les poëtes, et dans les écrivains postérieurs à Cicéron, ne doivent être imitées qu’en vers.

Paratus, seul parmi les adjectifs ou les participes pris adjectivement, est d’un grand usage, dans la prose classique, avec l’infinitif : Paratus audire, Cic. (disposé à entendre) ; Quod parati sunt facere, Cic. (ce qu’ils sont préparés à faire) ; Omnia perpeti paratus, Cés. (prêt à tout souffrir).

  1. §§ 44, 221, 223.
  2. Voyez des exemples pareils, Cic. pro Quint. 16 ; Corn. Nep. vi, 3. Cic. Topic. 1, Offic. i, 11 ; T. Liv. iii, 4.