Page:Burnouf - Méthode pour étudier la langue latine, 1843.djvu/328

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vous que nous achevions l’entretien assis ? très-volontiers) ; — ou de négation : Præstatne utilitas honestati ? minime vero (l’utile l’emporte-t-il sur l’honnête ? non assurément).

2. Num suppose une réponse négative, comme le français est-ce que : Num cadit in virum bonum mentiri ? Cic. Est-ce que l’honnête homme est capable de mentir ?)

3. Nonne attend, au contraire, une réponse affirmative : Poetæ nonne post mortem nobilitari volunt ? Cic. (les poëtes ne veulent-ils pas être célèbres après leur mort ?) — Hæc nonne est turpe dubitare philosophos, quæ ne rustici quidem dubitent ? Cic. (n’est-il pas honteux que des philosophes doutent de choses dont les paysans mêmes ne doutent pas ?)

Rem. 1. Quelquefois le mouvement seul de la phrase suffit pour marquer l’interrogation, et alors ne est sous-entendu, et non tient lieu de nonne : Infelix est Fabricius, quod rus suum fodit ? Sén. (Fabricius est-il malheureux, parce qu’il laboure son champ ?) — Non in casis, ritu pastorum agrestiumque, habitare est satius, quam exsulatum ire ? T. L. (ne vaut-il pas mieux habiter dans des chaumières, à la manière des pâtres et des villageois, que d’aller en exil ?)

2. On interroge aussi par ecquid pris adverbialement : Ecquid sentitis in quanto contemptu vivatis ? T. L. (sentez-vous bien dans quel mépris vous vivez ?)

Double interrogation

§ 468. Utrum..... ăn.

Quand deux interrogations sont opposées l’une à l’autre dans la même phrase, la première est annoncée par utrum, la seconde par an : Utrum defenditis, an impugnatis plebem, tribuni ? T. L. (défendez-vous le peuple, tribuns, ou lui faites-vous la guerre ?) cf. § 285, 1.

Au lieu d’utrum, on peut mettre au premier membre : Isne est quem quæro, an non ? Tér. (est-ce l’homme que je cherche, ou non ?)

Utrum ou peuvent même être sous-entendus : Dicam huic, an non dicam ? Ter. (lui dirai-je, ou ne lui dirai-je pas ?) Eloquar, an sileam ? Virg. (dois-je parler ou me taire ?)

§ 469. On voit, par ces exemples, que le mot ou qui précède en français la seconde partie de la question, doit toujours être rendu par an. Ce serait une faute grave de le traduire par aut. Cicéron (Parad. 1) dit sans doute : Voluptas melioremne