Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/131

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MADRIGAL.


Alcidon, contre sa bergère,
Gagea trois baisers que son chien
Trouveroit plutôt que le sien
Un flageolet caché sous la fougère.
La bergère perdit ; et, pour ne point payer,
Elle voulut tout employer.
Mais, contre un tendre amant, c’est en vain qu’on s’obstine.
Si des baisers gagés par Alcidon,
Le premier fut pure rapine,
Les deux autres furent un don.


STANCES.


Agréables transports qu’un tendre amour inspire,
Désirs impatiens, qu’estes-vous devenus ?
Dans le cœur du berger pour qui le mien soupire,
Je vous cherche, je vous désire,
Et je ne vous retrouve plus.

Son rival est absent, et la nuit qui s’avance
Pour la troisième fois a triomphé du jour,
Sans qu’il ait triomphé de cette heureuse absence ;
Avec si peu d’impatience,
Hélas ! on n’a guère d’amour !

Il ne sent plus pour moy ce qu’on sent quand on aime,
L’infidèle a passé sous de nouvelles lois.