Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/158

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D’un âge plein d’erreur mon foible sexe évite
Les égaremens dangereux.
D’enfans infortunés cent familles chargées
Du soin de les pourvoir se trouvent soulagées :
Quel secours contre un sort ingrat !
Par lui ce héros paie, en couronnant leurs peines,
Le sang dont leurs aïeux ont épuisé les veines
Pour la défense de l’État.

Ainsi dans les jardins on voit de jeunes plantes,
Qu’on ne peut conserver que par des soins divers,
Vivre et croître à l’abri des ardeurs violentes
Et de la rigueur des hivers :
Par une habile main sans cesse cultivées,
Et d’une eau vive et pure au besoin abreuvées,
Elles fleurissent dans leur tems :
Tandis qu’à la merci des saisons orageuses,
Les autres, au milieu des campagnes pierreuses,
Se flétrissent dès leur printems.

Mais quel brillant éclair vient de frapper ma vue ?
Qui m’appelle ? Qu’entends-je, et qu’est-ce que je voi ?
Mon cœur est transporté d’une joie inconnue :
Quels sont ces présages pour moi ?
Ne m’annoncent-ils point une je verrai la chute
Des célèbres rivaux avec qui je dispute
L’honneur de la lice où je cours ?
Que de gloire, et quel prix ! Si le ciel me l’envoie,
Le portrait de Louis, à mes regards en proie,
Les occupera tous les jours.