Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/175

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Ils parlent, mais bien foiblement,
N’ayant aujourd’hui la puissance
De marquer leur reconnoissance
Que par des souhaits seulement.

Si la fortune favorable
Jettoit un doux regard sur eux,
Et que, devenant plus traitable.
Elle favorisât leurs vœux ;
Quand du butin ils feroient le partage.
Le plus riche seroit pour vous en faire hommage.

Tous les jours, en faisant leurs courses,
Ils rapportent assez de bourses
Dont l’espoir les va devançant ;
Car, pipés de leur bonne mine,
Quand au fond on les examine,
On n’y rencontre que du vent.

Telle est celle que dans ce jour
Nous vous présentons pour étreine,
Nous en avons fait choix sur plus d’une douzaine
Prises en ville ou dans la cour ;
Car, la nuit, nous ne sçavons pas
Où le hasard guide nos pas.

Nous prîmes, la même journée,
Le bracelet plein de petits bijoux
Qu’une dame peu fortunée
Venoit de recevoir avec un billet doux.
La belle, croyant nous toucher.
Nous en conta toute l’histoire,
Que sans peine elle nous fit croire ;
Mais nos cœurs furent de rocher.