Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/178

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Puisqu’au mépris des dieux tu peux te dégager,
Que ta flamme est éteinte et ma honte certaine ;
Sur moi-même, de toi je sçaurai me venger,
Et ces flots uniront mon amour et ma peine.

À ces mots, résolue à se précipiter,
Elle hâta ses pas, et, sans plus consulter,
Elle alloit satisfaire une fatale envie ;

Mais bientôt, s’effrayant des horreurs de la mort
Je suis folle, dit-elle, en s’éloignant du bord
Il est tant de bergers, et je n’ai qu’une vie !


COMPARAISON

DE LA BEAUTÉ, DE L’ESPRIT ET DE LA VERTU.


La fleur que vous avez vu naître,
Et qui va bientôt disparoître.
C’est la beauté qu’on vante tant ;
L’une brille quelques journées,
L’autre dure quelques années,
Et diminue à chaque instant.

L’esprit dure un peu davantage,
Mais à la fin il s’affoiblit ;
Et s’il se forme d’âge en âge,
Il brille moins plus il vieillit.

La vertu, seul bien véritable,
Nous suit au delà du trépas ;
Mais ce bien solide et durable,
Héla ! on ne le cherche pas.