Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/194

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Quoyque sachiez, mais bien certainement.
Que jovenceaux mentent impunément,
Près tels muguets si vous restez cruelle,
C’est grand hazard.

Si voulez donc vivre tranquillement,
Et que pensiez à l’établissement,
Fuyez, Iris, blondins et leur sequelle ;
Avec ces feux, c’est en vain qu’on est belle :
Si jamais un parle du sacrement.
C’est grand hazard.


À LA MÊME.


C’est grand hazard, si l’on voit deux esprits
Avoir chez eux mêmes désirs nourris.
Vous n’aimez rien qu’amour et badinage ;
Mais moy qui hais leur importun bagage,
Mon cabinet me tient lieu de réduits[1].

Là du savoir j’examine le prix,
Et puis m’occupe à frivoles écrits ;
Car si par fois je fais passable ouvrage,
C’est grand hazard.

Aussi mon cœur de renom n’est épris,
Et d’Apollon je n’ai l’art entrepris
Que pour bannir l’oisiveté peu sage :
Quand trop on est de loisir au bel âge.
Sans coqueter avec maints favoris,
C’est grand hazard.

  1. Boudoir.