Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/206

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Ne peuvent changer ses désirs ;
Et, malgré vos poursuites vaines,
Elle sait mépriser les peines
Et l’attrait des plus doux plaisirs.

Quel supplice affreux se prépare :
De regards le cirque entouré
Repaît d’un spectacle barbare
Un peuple de sang altéré.
Sortant d’une sombre tannière,
L’ours grince sa dent meurtrière,
Le lion agite ses flancs ;
A l’envi leur rage s’anime,
Ils dévorent de leur victime
Les membres épars et sanglants.

Transports d’une brutale haine,
Vos forfaits partout détestez,
Font rougir la nature humaine
De l’excès de vos cruautez.
Plus tigre que les tigres mêmes,
Aveugle en ses fureurs extrêmes,
L’homme ne connoît point de frein ;
Souvent leur furie impuissante
Respecta la proye innocente,
Livrée à leur avide faim.

Qu’il est beau de voir au martyre
Une mère amener ses fils !
De la nature qui soupire,
Elle étouffe les tendres cris.
Fruits généreux de mes entrailles,
Pour l’honneur du dieu des batailles,