Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/211

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Et trop avant chez elle la poursuit ;
À peine d’une heure d’amende,
Même de deux, suivant l’occasion ;
Sur le surplus de la demande
Contenue en leurs longs discours,
Touchant ce qu’à la terre ils donnent de secours :
Admonétant tout haut et blâmant les parties
De leurs fantasques jalousies,
Selon leurs plaidoyers entendus tour à tour,
A mis icelles hors de cour.




MADEMOISELLE SERMENT.


Mademoiselle Serment (Louise-Anastasie) naquit à Grenoble en 1642, fut admise à l’Académie des Ricovrati de Padoue et acquit quelque célébrité par son savoir. Elle a fait quelques poésies françaises et latines qui, pour la plupart, ont été insérées dans le recueil de M. Guyonnet de Vertron, intitulé la Nouvelle Pandore. Cette demoiselle est morte en 1692.

Voici des vers qu’elle fit à ses derniers moments et pendant qu’elle supportait avec patience les douleurs d’un cancer :

Bientôt la lumière des cieux
Ne paroîtra plus à mes yeux ;
Bientôt, quitte envers la nature,
J’irai, dans une nuit obscure,