Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/245

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« Je me meurs, je succombe à ma douleur mortelle,
Dit à Vénus l’Amour en soupirant. »
Vénus sourit de sa douleur amère,
Elle guérit bientôt sa blessure légère,
Et, par ces mots, apaise son tourment :

« Charmant vainqueur, tu nous exposes
À des maux cent fois plus pressans.
Par les peines que tu ressens,
Juge des maux que tu nous causes.

Tes traits, puissant dieu des Amours,
Font ressentir des peines plus cruelles ;
Ils portent dans les cœurs mille atteintes mortelles
que tu ne guéris pas toujours. »


CANTATE.

la musette.


« Cruelle et rigoureuse absence,
Ah ! que vous me coûtez de trouble et de soupirs !
Vous m’enlevez l’objet de mes tendres désirs,
Et vous ne me laissez qu’une vaine espérance
Qui fait encor mes plus charmans plaisirs. »

C’est ainsi que Myrtil, amant tendre et fidèle,
Absent d’Amarillis, exprimoit ses regrets :
« Ce fut, dit-il, dans ces vastes forêts,
Pour la première fois que je vis cette belle.