Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/276

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Puisse le dieu de l’harmonie
Te prodiguer tous ses trésors !
Que Calliope, que Thalie
T’inspirent les plus doux accords ;
Que leur main facile s’empresse
À te cueillir sur le Permesse
Les fleurs qui naissent sur ses bords.
Méprise le discours frivole
Des insensés de qui l’idole
Est un métal vain et trompeur :
Loin de leur troupe mercenaire,
Cherche le vrai qui nous éclaire,
Et dans un esprit sage, ennemi de l’erreur,
Hâte-toi de trouver un ami salutaire.
Mais par ces rimes de travers,
Que ma muse arrange à l’envers,
C’est trop long-tems interrompre tes veilles.
Ah ! que n’ai-je en ce jour pu charmer tes oreilles !
Je dirois à tout l’univers,
Lorsque Plutus fait des merveilles,
Apollon doit faire des vers.


ÉPÎTRE À MON MARI,
à la campagne.


Puisque le style poétique
N’est pas toujours mélancolique,
Sur ton absence de Paris,
Je ne pousse pas les hauts cris.
De l’incomparable la Suse,
Je ne consulte point la muse.