Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/277

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Qui, sans rien sentir dans le cœur,
Faisoit jadis une élégie ;
Et dont les vers pleins d’énergie
Exprimoient sa fausse douleur.
N’attends donc pas que je t’envoye,
Mon cher ami, mon tendre époux.
Des compliments plaintifs et doux,
Lorsque tu nages dans la joye.
En effet, quel contentement
De voir en ce tems réunie
Toute une famille chérie,
Jouir du divertissement
Qu’attire un établissement,
Le plus fortuné de la vie.
Tu verras dans ces lieux heureux
Bien des bergers et des bergères
Marquer, par leurs danses légères,
Le bonheur d’un couple amoureux.
Si j’assistois à cette fête,
J’y voudrois prendre tant de part,
Que je saurois, sans beaucoup d’art,
Si je le mettois dans ma tête,
faire danser l’abbé Pignard.
Aux nouveaux mariés souhaite
De ma part le plus heureux sort.
Une prospérité parfaite,
Et qu’ils s’aiment jusqu’à la mort.
Je n’en dirai pas davantage.
Rapporte surtout, au retour,
Ton amitié dans le ménage,
Et, s’il se peut, tout ton amour.