Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/282

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Leur suc les rassasie, et dans l’écorce dure,
Ils puisent pour la soif une eau légère et pure ;
Le sourire enchanteur, les entretiens charmants,
Tout ce qu’Amour inspire à de jeunes amants,
Seuls habitants du monde et vivant sans alarmes,
Achèvent d’embellir ce repas plein de charmes.




Ici l’auteur peint le moment du coucher nuptial de nos premiers parents.

La mère des humains dit d’une voix touchante :
À tes vœux, cher époux, mon ame complaisante
Ne sait que t’obéir ; de Dieu telle est la loi :
Tu tiens de lui ta règle, Ève la tient de toi.
Avec toi tout me charme ; heureuse en ces demeures,
J’oublie en te parlant les saisons et les heures.
Mais le frais du matin, le lever du soleil,
Les concerts des oiseaux annonçant leur réveil.
Ces fruits encor brillants des larmes de l’aurore,
Le doux parfum des fleurs que nous voyons éclore,
L’air pur de ce beau soir, le silence, la nuit,
La lune, dont l’éclat m’enchante et nous conduit.
Les yeux du firmament et leur céleste flamme,
Sans toi n’ont rien de doux, rien qui plaise à mon ame ;
Et ta présence unie à ces trésors divers,
Me rend le jour plus pur, les arbrisseaux plus verts.