Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/291

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On y danse au son du pipeau,
Ou l’on partage sous l’ormeau
Les dons de la bonne Cybèle.
Les amans y briguent l’honneur,
Non de surprendre quelque belle ;
Mais d’obtenir, par leur ardeur,
Femme aussi tendre que fidelle :
Car du vieux tems de l’âge d’or
Chacun y conserve l’usage
D’appeler l’amour le trésor,
Le vrai trésor du mariage.
Enfin, auprès de ce hameau,
Je revis paître mon troupeau :
Combien mon ame fut ravie !
Ah ! je jurai que de ma vie
Je ne quitterois ce séjour.
Ce serment, fait devant la cour
De nos divinités champêtres,
On le grava sur de vieux hêtres ;
Et moi, j’écrivis à mon tour :
Hélas ! n’est-il pas grand dommage
Qu’un ami digne d’être heureux
Habite un pays dangereux,
Et soit si loin de mon village !


ÉPÎTRE À MA CHIENNE.


Nous voilà vieilles toutes deux,
Consolons-nous, chère Zémire ;
Mon œil s’éteint, et dans tes yeux,
Où brilloit l’amoureux délire,
On ne voit plus les mêmes feux ;