Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/328

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C’est dans sa tendresse profonde,
Qu’elle aime à nous porter des coups :
Elle nous détache du monde,
Quand il se détache de nous.

À nos regrets inévitables
Sa prévoyance met un frein,
Et rend nos jours moins agréables
Quand ils approchent de leur fin.

Par cette pente qu’il faut suivre,
En paix, au terme parvenu,
On sent que, s’il est doux de vivre,
Il peut l’être d’avoir vécu.

Et lorsque tout nous abandonne,
Lorsque la mort vient nous saisir ;
À l’homme que sa faux moissonne,
Elle n’ôte qu’un souvenir.

L'ISOLEMENT.


 
La nature a mis dans notre ame
La crainte d’être abandonné ;
On aime le monde qu’on blâme,
Qui s’isole est infortuné.
Le misanthrope en vain se fonde
Sur quelques sophismes pompeux
De tous les maux le plus affreux,
C’est de se croire seul au monde.

Est-on joué par sa maîtresse,
Est-on trompé par son ami,