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de chaque côté pour soutenir les seins. » Enfin Mme Tylicka conclut « qu'en cas de maigreur, la femme doit faire usage de bretelles. »

L'expérience a montré combien ces anathèmes et ces décrets de suppression sont vains et stériles.

La simple lecture de ces conclusions montre combien leur auteur est peu parisien je dirai même peu français. Nous savons tous qu'en France où les femmes ont la légitime coquetterie de l'esthétique de leur vêtement, la proposition de « leur faire porter des bretelles » court grand risque d'être mal accueillie.

Constatons que, cependant, le travail de Mme Tylicka est consciencieux et documenté; il témoigne d'un grand désir d'être utile et de bien faire.

En terminant, nous citerons l'opinion d'un maître en la matière, celle de M. Proust, professeur d'Hygiène à la Faculté de médecine, qui dit dans son Traité d'hygiène :

« Toute compression excessive, en gênant la circulation capillaire, produit, sur les parties du corps où elle s'exerce, des congestions dangereuses et des déformations souvent incurables. Il ne faut pas que la ceinture ou le corset portent jusqu'à l'exagération la finesse de la taille. Il y a une perversion de goût et, disons le, un coupable attentat contre soi-même dans cette application de certaines femmes et même de certains hommes à réduire à un étranglement ridicule et choquant la partie moyenne du corps. La femme mince est loin d'être la femme svelte. Le corset trop serré, trop raidi