Page:Butin - Le Corset.djvu/54

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côtes et sur les crêtes iliaques, et s'étend de l’une à l'autre à la façon d'une attelle qui les fixerait des deux côtés ».

Les déformations produites par le corset ne sont pas toujours aussi considérables, mais le nombre des jeunes filles qui, par suite de l'habitude de serrer trop leur corset, en sont atteintes, est considérable. La vue seule permet de le constater facilement. Malheureusement, le plus grand nombre ne veulent pas se laisser examiner. Par l'habitude, elles perdent conscience de la pression exercée par leur corset, et M. Hayern croit qu'elles sont de bonne foi quand elles répondent au médecin : « Mais voyez donc, je ne suis pas serrée ; on y passerait les deux poings », sans se rendre compte que si elles passent les deux poings, c'est précisément parce que leur thorax a été déformé par des strictions antérieures.

Ces déformations sont faciles à diagnostiquer à la simple inspection du thorax, par la vue du sillon circulaire laissé par la ligne de striction maximum. Quand une jeune fille se vante d'avoir 58, 55, 50 et même 45 centimètres de tour de taille, comme certains mannequins de nos grands couturiers, il est bien facile de diagnostiquer le rétrécissement, si on se rappelle que la Vénus de Médicis a environ 80 centimètres de tour de taille.

Les déformations osseuses et musculaires produites par le corset sont les plus apparentes, mais ce ne sont pas les seules ni les plus graves. Sous l'influence de cette constriction, les poumons, le cœur, l'estomac, le foie, l'appareil génito-urinaire, en subissent la désastreuse