Page:Byron - Œuvres complètes, trad. Laroche, III.djvu/40

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L’abbé. Hélas ! comme tu es pâle ! — tes lèvres sont décolorées, ta poitrine se soulève, — et, dans ton gosier, la voix ne forme plus que des sons rauques et étouffés. — Adresse au ciel tes prières ; — prie, — ne fut-ce que par la pensée, mais ne meurs point ainsi.

Manf. Tout est fini, — mes yeux ne te voient plus qu’au travers d’un nuage ; tous les objets semblent nager autour de moi, et la terre osciller sous mes pas : adieu, — donne-moi ta main.

L’abbé. Froide ! — froide ! et le cœur aussi. — Une seule prière ! — Hélas ! comment te trouves-tu ?

Manf. Vieillard ! il n’est pas si difficile de mourir. (Manfred expire.)

L’abbé. Il est parti ! — son âme a pris congé de la terre, pour aller où ? je tremble d’y penser ; mais il est parti.




NOTES
DES TROIS ACTES DE MANFRED.