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LE VAMPIRE.

rinthe. L’idée de son serment le faisait frémir. Que devait-il faire ? devait-il permettre à ce monstre de porter son souffle destructeur parmi toutes les personnes qui lui étaient chères, sans arrêter d’un seul mot ses progrès ; sa sœur même pouvait avoir été touchée par lui ! mais quoi ! si même il osait rompre son serment, et découvrir l’objet de ses terreurs, qui y ajouterait foi ? quelquefois il songeait à employer son propre bras pour débarrasser le monde de ce scélérat : mais l’idée qu’il avait déjà triomphé de la mort l’arrêtait. Pendant nombre de jours, il resta plongé dans cet état de marasme : enfermé dans sa chambre il ne voulait voir personne, et ne consentait même à prendre quelque nourriture que lorsque sa sœur, les larmes aux yeux, venait le conjurer de soutenir son existence par pitié pour elle. Enfin incapable de supporter plus long-temps la solitude, il sortit de chez lui, et courait de rue en rue comme pour échapper à l’image qui le suivait si obstinément. Insouciant sur l’espèce de vêtements dont il couvrait son corps, il errait ça et là aussi souvent exposé