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le forgeron de thalheim

— N’y pense pas, cela vaut mieux.

— Je l’essaie, mais ne réussis pas toujours.

Georgette, assise, près de la fenêtre, écoutait cette conversation, une grande pâleur répandue dans tout son visage. Depuis quelques semaines son père, à la dérobée, l’observait, mais c’était en vain. Il ne comprenait pas.

— L’âge, sans doute ! se disait-il.

Cependant, ce samedi-là, il l’avait interrogée, anxieusement. Dans sa simplicité, il s’imaginait que son enfant n’avait aucune raison sérieuse d’être triste. Puis, l’instant d’après, il se demandait si l’amour n’avait pas battu des ailes autour de cette belle tête de brune dont les yeux noirs semblaient cacher un douloureux mystère. Aussi, lorsque Robert leur eut laissé sa : Bonne nuit, il rapprocha sa chaise de celle de Georgette et lui dit, à brûle-pour point :

— Que penses-tu de Robert Feller ?

Georgette, sans hésiter, répondit :

— C’est un brave jeune homme.

— Tu n’as que cela à me dire ?

— Que désires-tu encore ? J’aime Robert comme j’aurais aimé un frère ; vous êtes des amis, je l’estime.

— Et s’il se mariait ?